mardi 6 octobre 2009

Où je prends mon lecteur occidental sur-éduqué pour un con

Bon, j'avoue jusqu'à maintenant, j'ai pas vraiment expliqué ce qui se passe ici, alors rattrapage pour ceux qui suivent pas les « processus » en cours au Venezuela.
Je peux pas tout expliquer, d'autres l'on fait bien mieux que moi.
Simplement, quelques repères pour arriver à comprendre la novlangue "révolutionnaire" qui sera utilisée sur ce blog.

L'économie du Venezuela est essentiellement aujourd'hui encore privée, non ce n'est pas un pays socialiste.

Quelques entreprises sont étatiques dont la plus connues est PDVSA (pétrole du Vénézuela société anonyme) qui a tenu jusqu'à la fin des années 90 tenu l'ensemble du pouvoir du pays. Et aujourd'hui encore, sans elle, pas de chavisme.
Mais, là où les choses sont plus intéressantes c'est dans l'économie sociale et populaire.
En somme, les financements viennent de l'État mais la gestion revient aux communautés.
Là encore, explication, d'un côté il y a le pouvoir politique traditionnel soit en simplifiant État Fédéral, Etats régionaux et communes administratives.

Mais il y a aussi le pouvoir communautaire : C'est comme si chaque ville était découpée en arrondissement et chaque arrondissement en quartier et même certains quartiers en rue.
Hé bien, au plus petit on a la comunidad (hameau, village) en zone rurale ou le sector (3-4 pâtés de maisons) en zone urbaine, le quartier dans son ensemble se rassemble dans le Consejo Communal, un groupe de quartier c'est une parroquia (paroisse) le département c'est le municipio et la région un estado.
J'espère que c'est plus clair.

Donc, les conseils communaux rassemblent des bouts de quartier et se mettent d'accord pour faire ensemble des choses. Ca peut être une lutte sociale, une demande de fond à l'État, un projet pour les habitants, ça va aussi être de la gestion communautaire d'entreprises en déshérence, de l'économie traditionnelle, etc ...
l'important à comprendre c'est que l'échelon est le collectif, pas l'individu.

A cet aspect s'ajoute les misiones (missions) qui sont des programmes sociaux mis en place par le gouvernement chaviste grâce à l'argent du pétrole.
On connait surtout :
Barrio Adentro (au cœur du quartier) qui a permis à 15 millions de personnes dans le pays de bénéficier de soins gratuits, avec le concours de médecins cubains y compris au cœur de ces quartiers jusque là totalement ignorés.
Le développement de ce programme a permis la construction de centre de soin spécialisés gratuits eux aussi (Barrio Adentro II) puis la restauration des hôpitaux délabrés (Barrio Adentro III) pour arriver aujourd'hui à Barrio Adentro IV qui a crée des centres ultraspécialisés comme avec de la greffe de cœur pour enfants, et de la médecine de haute technologie
Pour plus d'info, voir ici (et c'est moi qui a traduit l'article en plus)

Mission Sucre : là il s'est agis d'apprendre à lire et à écrire à la population encore il y a peu largement analphabète. Les résultats sont clairs, c'est un succès : le pays est déclaré libre d'analphabétisme par les institutions internationales dès 2005.

Les cubains, toujours eux, et leur méthode d'apprentissage « Yo Si puedo » (oui je peux), ont fournis une grande aide, notamment dans l'alphabétisation des adultes.
Ces missions s'appliquent au quotidien dans les barrios et ce sont les communautés qui prennent en charge leur application. 
Autre chose, tant qu'on y est à la pédagogie, je parlerais souvent de médias communautaires. Ce sont des médias qui sont financés par l'État et gérés par les communautés. Aussi étrange que cela puisse paraitre, financement d'État ne signifie pas ici soumission absolue aux caprices du prince, au contraire, ces médias sont émancipés et parfois plus pertinemment critiques que les médias privés d'opposition classique.

Dernière chose avant que je l'oublie.

Le socialisme du XXIe siècle existe.

Si ! C'est Chavez qui l'a dit !

1 commentaire:

Cici a dit…

'tain comme y s'la pète avec son article...

'tain rassure-moi, tu reviens jamais ? moi je reviens pas à ta place XD.

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