vendredi 30 octobre 2009

Honduras : ce n'est qu'un début ...

Allez, on reparle du Honduras parce qu'aujourd'hui est un jour historique.

Vous allez pouvoir sauter de joie.

Micheletti, le président puschiste du Honduras a accepté le retour de Manuel Zelaya au pouvoir.

YOUPI C'EST FINI VICTOIRE CONTRE LES PUTSCHISTES
PAN PAN DANS TES DENTS L'IMPERIALISME AMERICAIN !!!
ON A RENVERSE UNE DICTATURE !

http://www.lexpress.fr/reuters/monde/2009-10-30T090109Z_01_APAE59T0P2100_RTROPTP_3_OFRWR-HONDURAS-ACCORD-20091030.JPG
Alors donc, vraiment ?

Eh ben chers amis, je vais vous décevoir mais non. c'est loin d'être gagné.

D'abord parce que c'est l'administration américaine, qui n'est pas vraiment connue pour son altruisme, qui a engagé le processus de résolution du conflit. et que ce n'est pas un hasard ni une coïncidence si cet accord survient le jour même où est signé l'autre accord final pour l'implantation des 7 nouvelles bases américaines en Colombie.

Cela va aussi permettre de faire oublier à nos journalistes occidentaux que c'est avant tout et surtout parce que la majorité du peuple hondurien s'est soulevé depuis le début du conflit, que tout le jours depuis le 28 juin il y a des manifestations d'ampleur dans les villes honduriennes. Ainsi que des manifestations dans l'ensemble des villes d'Amérique Latine et un soutien unanime des présidents latino-américains, avec la position assez courageuse de Lula, président brésilien, qui a abrité dans son ambassade Zelaya depuis son retour au Honduras. Et que surtout c'est aussi parce que la population dans sa très large majorité a refusé de reconnaitre quelconque légitimité aux élections organisées par le régime.
Donc qu'une administration mette fin au coup d'Etat qu'une autre partie de son administration a largement soutenu, jusque là rien de révolutionnaire.

Mais regardons de plus près les termes de ce fameux accord :

- retour de Zelaya au pouvoir SOUS RESERVE d'approbation par le Congrès hondurien.
Et là on se rappelle que c'est ce même congrès qui a lancé 18 chefs d'accusations contre Zelaya, dont celui de haute trahison et que c'est l'usurpation pseudo démocratique de ce congrès qui a permis de justifier le putsch. Les Américains sont derrière alors peut être que les congressistes vont se raviser.

- reconnaissance des élections de novembre : là on se pose une question, quel besoin de procéder à des élections si le président constitutionnel Zelaya est reconnu comme légitime. Donc il y a bien un problème ici encore. Le doute persiste sur ce président "putsch-au-crime" comme le qualifie Le LibéMonde

- création d'un gouvernement d'unité nationale : imaginez que Pinochet et Allende faire un accord d'unité nationale après le coup de 1973, ça ne vous aurait pas semblé bizarre ? Mais ici c'est tout à fait logique. Pourquoi ? Parce que Zelaya, malgré ses bons sentiments et son récent virage à gauche est un puissant, un membre du parti libéral, un homme de droite. Qui n'a pas un passé totalement blanc blanc, un petit massacre à son actif et des positions jusqu'à récemment très libérales. Il peut sans aucun gêne trahir les politiques qu'il à mise en place quelques temps plus tôt, ce ne sera pas le premier. Mais laissons lui le bénéfice du doute.

- création d'un comité pour la vérité : encore une fois, on met en doute le fait qu'il y a eu un coup d'Etat. Au passage, cela permet de rétablir l'aide américaine et internationale, les entrepreneurs seront contents.

Mais le terme le plus important de l'accord est celui-ci :

- renoncement à TOUTE tentative de référendum constituant et de réforme constitutionnelle.
Oui, c'est à dire que Zelaya doit approuver le fait qu'il ai fait un erreur par la demande de ce référendum constitutionnel. Sauf que le Front de résistance a annoncé pas plus tard que ce dimanche, que restitution ou pas de Zelaya, le mouvement social continuerait jusqu'à obtention de cette constituante.

Alors donc NON ce n'est pas fini, c'est juste maintenant que ça commence.

Le Congrès va-t-il voter le retour de Zelaya et la cour suprême va-t-elle l'autoriser ?

Les militaires putschistes seront-ils jugés et emprisonnés ?

Que reste-t-il des nombreux morts et centaines de blessés graves par la répression du régime putschiste ? et des dirigeants syndicaux assassinés ?

Quelle sera la position du Front de résistance pour la suite des évènements ? et de la population ?

La population ira-t-elle voter ou boycottera-t-elle le scrutin de novembre ?

Zelaya prendra-t-il le risque de convoquer quand même la constituante s'il est réélu ?

Vous le voyez, rien n'est réglé, ce n'est pas fini pour les "zévènements" du Honduras.

Ce jour pourrait être le début d'une victoire populaire. Mais il peut tout aussi ben être la victoire de la "normalisation démocratique" à l'américaine dans un nouveau pays, en empêchant toute évolution dans un pays latino américain. parce que si ça a marché là, putsch puis rétablissement démocratique avec renonciation aux changements structurels, il n'y a pas de raison que ça ne se reproduisent pas ailleurs.

Et au vue de ce qui se passe au Nicaragua, avec une campagne similaire contre le président constitutionnel sandiniste Daniel Ortega ... on a de quoi être inquiet.

Allez, pour l'heure, joignons nous à la fête du peuple hondurien qui est descendu dans la rue hier soir pour célébrer ce possible renversement d'un putsch militaire. mais restons vigilants, l'Empire veille au grain.

EDIT . selon les chiffres de l'UNICEF, plus de 1600 mineurs ont été assassinés depuis le début du putsch.

Hier matin Hier Soir


http://www.prensa-latina.cu/images/stories/Fotos/Personalidades/Honduras/represionhonduras.jpg http://www.telesurtv.net/multimedia/imagenes/Contexto1425_577.jpg

samedi 24 octobre 2009

Rudimentaire ou révolutionnaire ?

On pourrait dire que c'est un peu beaucoup rudimentaire la coordinadora Simon Bolivar où je vis actuellement.

Depuis avant-hier, Pas d'eau. Électricité oui, internet oui, mais pas d'eau

20 personnes sont arrivées vers 2h du matin, de l'Etat de Portuguesa, à 8h de route de Caracas, occasionnant un bordel monstre, ceux ci ne pouvant s'arrêter de blaguer entre eux au milieu de la nuit. Mais il n'ont pas pu se laver de leur voyage, faute d'eau.

On a tous un lit mais pas de draps et pas d'oreillers, chaque lit est séparé de 30 centimètres, les toilettes des hommes sont saturées, chaleur, odeurs, tirs dans la nuit, bébé qui pleure chez les voisins, musique pétaradante par des jeunes sur le stade derrière le bâtiment, alarmes de voitures, motos aux pots d'échappement troués.

Ça sent la sueur, les pieds moites, il fait super chaud, on a juste eu une petite bouteille pour éviter de se déshydrater. Ça ne concerne pas que nous, c'est l'ensemble du secteur qui est privé du liquide vital, pour cause de sécheresse sur Caracas.

Pas d'eau, pas de vaisselle, pas de cuisine, pas de douche, pas de toilettes, pas de débarbouillage, pas de brossage de dents, ...

Le matin, réveillé à 8h par la version espagnole de Bella Ciao à fond les ballons sur la camionnette qui fait la propagande dans le quartier, toujours pas d'eau.

Alors on improvise, on puise dans la citerne de réserve, on prend une douche glacée avec un jet d'arrosage.

On s'en va après avoir fait le ménage avec un seul robinet fonctionnel par intermittence, on fait le tour du quartier pendant que les autres préparent les urnes et les bulletins pour demain, le référendum contre les bases américaines en Amérique Latine,
pendant ce temps on va chez la sœur d'une des arrivants qui vit dans un quartier proche.

On est accueilli comme des rois et reines, on picole quelques bières, on mange des chips, on rit, on danse, on est un peu éméchés, on se cale un moment dans l'herbe les uns et les unes contre les autres avant de rentrer à la coordinadora Simon Bolivar.

la musique révolutionnaire tourne toujours, on file un coup de main pour les préparatifs du soir. On fait une petite sieste pour récupérer.

petite scène de vie quotidienne, sauf que ce quotidien est exceptionnel.

Parce que les gens qui sont ici aujourd'hui ont tous un seul objectif en tête, et cet objectif se réalisera demain.

Peut être que demain soir j'en pourrais plus de ces conditions de vie précaires, difficiles.

Pour le moment, j'observe et je participe aussi à cette aventure extraordinaire et cette énergie collective qu'est un quartier entier en action, en mobilisation, en révolution, pour un référendum populaire.

Et nous avons collectivement un sentiment extrêmement rudimentaire : nous sommes heureux.

mercredi 21 octobre 2009

Une histoire de propagande et de contre-propagande


Voici donc hier matin que l'on découvre en arrivant à VIVE un communiqué signé par les plus puissants mouvements populaires, paysans et indigènes latino américains tels le Mouvement des Sans Terre (Brésil), Via CAmpesina International, la CONAIE (Equateur), la MINGA (Colombie) et l'EZLN (les zapatistes du Chiapas, au Mexique)

Communiqué dénonçant les attaques dont sont victimes les indigènes Yukpas, dans la Sierra Perija, au Venezuela. Concernant cette communauté indigène il y a deux problèmes simultanés.

D'abord le gouvernement bolivarien, conformément à la constitution de 1999 qui reconnait leur droit à l'existence et la possession des terres, est en train de procéder à la démarcation de ces terres, pour le plus grand déplaisir des propriétaires terriens locaux qui ont bien déclaré qu'ils opposerait toute résistance.

Deuxième problème, il y a quelque jours, les indigènes ont été attaqués et 2 d'entre eux ont été tués. Pour le moment, on n'en sait pas plus sinon que cela semblerait être un règlement de compte entre personnes.

Ils se trouve que la remise des terres et l'attaque des Yukpas ont eu lieu à un jour d'intervalle.

Des petits malins ont cru bon de mettre cette attaque sur le dos de .... Chávez.
Sauf qu'aucune preuve existe que ce soient des militaires (donc le gouvernement) qui aient organisés l'attaque, d'une part parce qu'ils n'ont pas de mobile pour cela, d'autre part parce que c'est la Garde Nationale, arrivée peu après sur les lieux, qui a tout de suite emmené les blessés à l'hôpital.

Mais c'est quand même ce que sous-tend le communiqué diffusé sur tous les réseaux “alternatifs” ce qui signifie au Venezuela plus gauchiste que les gauchistes.

Le problème est que ce communiqué n'a jamais été signé par aucune de ces organisations. Pour preuve, un des représentants du MST et de Via Campesina Brésil était présent à Vive et ni lui, ni les portes-parole officiels du MST n'ont jamais entendu parler de ce problème ni jamais signé quelconque communiqué. IDEM pour Via Campesina Brésil. Et après rapide recherche, rien de tel pour la MINGA, la CONAIE ou pour l'EZLN


Alors le camarade du MST écrit un contre-communiqué en urgence.
C'est moi qui l'ai traduis. Mais je ne me suis pas arrêté en si bon chemin.

Je commence à faire la chasse sur le net à ce faux communiqué pour donner un droit de réponse. Et là je découvre la puissance du réseau. Je vois d'abord que c'est parti très très vite en quelques heures ça inonde les sites d'info sur l'Amérique Latine, même si ça se restreint pour l'heure surtout à la communauté vénézuelienne anti-chaviste gauchiste, alternative. Je cherche un peu et découvre le site à l'origine du communiqué, vers lequel toutes les sources mènent : http://www.soberania.org/

Je vous invite à y faire un tour pour voir ce que c'est qu'un site de propagande.

Conforté dans mon jugement originel, je me lance dans la propagande à proprement parler. Et je vous assure que c'est un travail de fourmi qui créerait tellement d'emplois de devoir diffuser continuellement des contre-informations. Sarkozy devrait y penser. J'y passe deux heures, pendant lesquelles l'info continue de se propager. Mail, commentaires sur des blogs, tout y passe.

Enfin je commence à recevoir des mails de sites que j'ai contacté. Après vérification ils se rendent compte que leur source n'est pas sûre du tout et ils enquêtent. L'article n'est pas encore traduit ni en anglais ni en français. Ça y est le message est passé, les articles sont retirés peu à peu de certains site. J'ai propagandisé.

Je prends une pause et un café, c'est pas une vie propagandiste.

Cela me permet de réfléchir. Quand il s'agit de quelques imbéciles devant leur ordi qui utilisent le rayonnement symbolique du Mouvement des Sans-Terre pour faire de la propagande, il est toujours possible de contre-attaquer. Mais quand cette même propagande est l'œuvre de "journalistes" tout ce qu'il y a de plus officiels et professionnels, c'est éminemment plus difficile. Et le seule moyen de contrer la désinformation, c'est d'informer, mais différemment, en partant du terrain, du concret.

Alors je reprends mon boulot classique de traduction d'articles, aujourd'hui sur la loi organique du travail. Qui prévoit indexation des salaires sur l'inflation, création de régimes spéciaux pour les professions travaillant plus que la moyenne, augmentation des primes de nuit, de vacances, pour les jours fériés et qui étudie la possibilité d'une réduction du temps de travail, qui interdit les licenciements sans justification ainsi que l'externalisation des tâches. :http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article508

Quoi qu'en pensent les anti-chavistes les plus gauchistes, qui dénoncent à juste titre une bureaucratie d'Etat, ce pays avance, progresse, envers en contre toutes les oppositions qu'il affront, ce pays met en marche une Révolution et progresse vers le Socialisme.

Et là je fais effectivement de la propagande.

Vous vous en étiez doutés non ?

Et hop mon second papier !

Ecrit conjointement avec Thierry Deronne.

mardi 20 octobre 2009

la révolution par le golf

El lider bolivariano a eu une idée pour le moins saugrenue qui, assez étrangement, fait peur en Europe.

Chavez veut éradiquer le golf au Venezuela

Déjà là on peut se dire que c'est foutu, foin de révolution c'est le totalitarisme le plus absolu. Parce que la dernière fois qu'on a parlé d'éradication, c'était dans le Staline, Pol Pot et Mao. et le Fig le sait bien.

Donc peur du Figaro et peur sur la France puisque le Figaro n'a pas de journaliste sur place mais reprend les dépêches AFP des correspondants locaux, locaux au sens des journalistes de l'entre soi de journalistes dans un appartement de journaliste dans les quartiers riches de Caracas. Ou dans les locaux de l'opposition médiatique, c'est selon.

Maintenant, parlons d'information brute, et voyons ce qu'à effectivement déclaré le Grand Père du peuple :

"Le golf est un sport bourgeois"

AHHH stupeur et tremblement, le monde s'écroule. IN CRO YABLE ! le golf est un sport bourgeois. Mais c'est promptement révolutionnaire ça monsieur. La découverte du siècle.

Quoi on joue PAS au golf dans les barrios de Catia ou de Gramoven ? mais c'est incroyaaaaaable.
Quoi nous sommes une ultra minorité qui peut prétendre pouvoir accès à cette liberté fondamentale qu'est de pouvoir jouer au golf ? Et le tyran a

"Le meilleur terrain de golf au Venezuela est celui dans lequel on plante du maïs et sur lequel on construit des maisons pur le Peuple"

ALEEEERTE ROUGEEEEEE STALIIIIIIIIIIIINNNNE GOULAAAAAAAAAG

Et donc Chavez va fare fermer 2 terrains de Golf.

Et c'est tout ? pas d'emprisonnement, de torture, de massacre ?

Voulez vous mon avis ?

L'opposition de ce pays a beaucoup de chance car dieu sait que nombreux leaders politiques peu scrupuleux s'en seraient débarrassés depuis longtemps d'une manière ou d'une autre. Mais Chavez a l'intelligence de se comporter "démocratiquement" avec une opposition usant de tactiques quasi-dictatoriales (2002, 2003, 2005 ...)

Il ne les a pas expulsé, il a lancé un processus révolutionnaire envers et malgré cette opposition. Il n'a pas abattu les contestations, il a fait avec.

Soit la voie la plus difficile, puisque démocratique.

D'un point de vue extérieur, on pourrait penser que c'est plutôt un recul des libertés individuelles. Mais bon, il y a, au delà des libertés individuelles, la question de l'indécence collective.

Ainsi, l'existence ne me semble pas vraiment justifiée de dizaines d'hectares en pleine ville arrosés continuellement, soit gouffre écologique incroyable, alors que un bon quart du pays n'a toujours pas l'eau courante, et qui plus est un espace vacant quand on crève dans la ville pour trouver un logement, soit expérience faite près de 4500 euros à raquer en une seule fois pour trouver le plus petit studio.

Sachant que le salaire minimum, pas vraiment respecté s'élève à 1200 bolivars (moins de 500 euros)

Alors bon, vous connaissez le proverbe, "ma liberté s'arrête là où commence celle des autres". Je pense que la liberté des pauvres habitants opprimés du quartiers du Country Golf Club (qui existe réellement et c'est à voir au moins une fois dans sa vie) empiète un tout petit peu sur la liberté de survivre des pauvres de ce pays.

Et au passage, le tyran a aussi décidé de fermer l'hotel Hilton sur l'île ultra touristique de la Marguarita, île de riche pour riches, blancs, occidentaux.

Vla lbaleze ...


samedi 17 octobre 2009

De la vente à la sauvette aux salles de marché

Allez, pour finir ce détour par le quotidien, le billet sur les vendeurs à la sauvette.

La question de l'économie informelle est un problème majeur du Venezuela qui mine son développement économique majeur.

Non en fait non, pour une fois, pas d'inspiration, mais je vous ai promis un billet,

et puisque je n'aurais sûrement pas accès à internet avant un petit temps,
je me dois d'honorer ma promesse.

donc l'économie informelle. soit la vente à la sauvette.

personne n'a un angle d'attaque là ? non je demande juste.

L'économie informelle n'est pas formelle.Non ça c'est pas terrible.
L'économie informelle dans le formol, non plus.
Quelle formule pour l'économie informelle mouais ...

Faire simple, pour une fois.
Dans cette bonne ville de Caracas, il se trouve des gens pour vendre des choses.

Au sortir du métro, déjà ils attaquent.

avec les petits automates de chiots qui font ouaf ouaf et des petits chatons miaou miaou

(oui je sais mais là je peux plus reculer)

et autres délices de l'importation chinoise.

Plus loin ce sera le vendeur de colliers africains.

On croisera aussi le vendeur de bijoux, en toc évidemment, on va exposer 3 briques en pleine rue comme ça.

J'aime bien celui qui vend la méthode pour apprendre à lire 'les tables et la méthode" il est toujours au même endroit, juste devant la maison natale de Simon Bolivar.

Il y a aussi des vendeurs plus originaux comme ce vendeur de ciseaux, ou celui de brosse à dents. Il y a aussi ceux qui vende le peu qu'ils ont : un boulon, un clou, ...

Il y a les habits, pantalons, débardeurs, chaussettes,

Ah, il y a aussi des vendeurs de bouquins. Un qui est très prisé c'est celui qui vend ...
les textes de loi et les gens s'arrêtent et l'achètent.

Et les vendeurs de journaux, très clairement identifié :
d'un côté El Universal, Noticias del Dias
et de l'autre Caracas Info, Le courrier de l'Orénoque.
je vous laisse deviner qui soutien qui.

On croise également les EFE, les vendeurs de glaces et de ce qui ressemble à nos mister freeze qui arrivent à vendre un bâtonnet vanille tout simple bien plus cher qu'en France (10 bolivars, 4 euros). Habillés avec la pub pour la marque et avec soit une petite clochette, soit la musique cette éternelle musique qu'il faut entendre un jour si on ne connait pas les musiques des vendeurs de glaces.

Le pire c'est que ces vendeurs contrairement aux autres, il s'en trouve absolument PARTOUT. Au fin fond du quartier bourgeois où j'étais tout à l'heure en ballade, au sommet des collines de l'est, il y en avait encore un.

Il a aussi les vendeurs de nourriture, le matin c'est jus d'orange, pressé sur place s'il vous plaît !
Ou de croissants ... à la viande, plat courant au petit déjeuner.
le midi, ils vendent des parts de pizza, ou arepas, des galettes dans lesquelles ont met ce qu'on veut. Et le soir aussi ils sont là.

Toute la journée, ce sont les breuvages locaux, les jus d'abord, de noix de coco, de papaye, de fruit de la passion, la chicha, du lait et des céréales avec des épices, et tant d'autres.

... les vendeurs de fruits, pas de jus cette fois, avec "4 pastèques pour 3 euros" ou des fruits de la passion, "bien doux "

Yen a qui vendent du café, du thé dans des engins roulants dont on ne sait pas d'où ils sortent tellement les machineries sont étranges

Et au milieu de tout ça il y a ceux là, mes préférés

Ils se concentrent tous autour des sorties de métros, quelques dizaines de mètres plus loin.

Et quand tu passe, il lance leur cri :

OROOROOROOROOROOROORODOLLAREURO.

t'en a toujours une quinzaine qui couvent chacun quelques mètres carrés. Vingt mètre plus loin, panneau officiel interdisant la vente informelle, sur les murs de l'Assemblée, là personne effectivement, mais 20 mètres derrière, ils sont tous là.

Ca va très vite toujours. chacun son rythme, homme femme, vieux jeune, mais ils sont tous là devant les bijouteries et boutiques de luxe, entre l'Assemblée Nationale et la Place Bolivar a t'acheter de l'or.
Et te change tes dollars ou tes euros au taux de change parallèle qui permet avec 1 euro d'avoir 6 bolivar (au lieu de 3 à l'officiel) mais pour ça faut que t'ai les euros en liquide, et comme en bon occidental t'étais pas au courant, tu l'a dans le OROOROOROORO

Mais surtout ce qu'ils cherchent c'est l'or. Ca brille dans leurs yeux.

OROOROOROOROOROdolareeeeeuro

Parce que l'or sur les marchés financiers en ce moment c'est la valeur qui monte.

Étrange paradoxe que d'avoir ces vendeurs à la sauvette soumis à la dictature des spéculations des marchés financiers.

Transports : le péril de tous les instants, enfin faut pas exagérer non plus

Chers européens si après tout ce que j'ai dit, si vous n'avez pas encore peur de ce pays, ce qui va suivre vous achèvera ... ou pas.

Ainsi donc, les transports au Venezuela. Comment dire.

Un peu de musique pour accompagner le billet : Oyé, pana, qué pasa por la calle ?



D'abord le terme voiture n'est pas très approprié, il y a deux grandes catégories de "carros", (de véhicules)

D'abord le diable des routes, le terreur des montagnes et des villes, l'ogre des banlieues et le terroriste des bleds paumés, j'ai nommé : le 4x4.

c'est assez impressionnants au début mais on s'y fait très vite. Il y a beaucoup de 4x4, vraiment beaucoup. Certains sont plus grands que nos petites camionnettes. Pire que le Hummer américain, ce sont des monstres de la route. Et quand tu crois avoir vu le plus gros tu a un plus gros encore qui arrive derrière.

Et peu comme une réforme de sarkozy, on peut dire ça
ou la crise économique aussi ......

Et chose assez amusante ils ont tous les même alarmes, vous savez ces sonneries d'alarme qui changent (tuuuuuuiiiiiiiiuuuu - tiuiuiuiui - piii tuuuu piii tuuuu, je connais par cœur) et se répètent pendant bien 5 minutes, et bien ici c'est pas un jeu, c'est pour de vrai. Et je ne sais pas si ce sont des feuilles mortes qui tombent ou les chiens qui urinent sur la roue, mais ces alarmes sonnent tout le temps, surtout en pleine nuit, si jamais tu dormais, ce qui semble peu probable grâce aux joyeux chœurs canins.

J'ai compris l'utilité suprême du 4x4 à Caracas l'autre jour, où après 5 minute de pluie il y a avait 30 cm d'eau sur la route, route qui comme l'ensemble du réseau, y compris voies "rapides" était percluse de trous et nids d'autruche (nids de poule en plus gros) en tout genre. Et c'est vrai que là c'est pratique d'avoir des bons amortissement et d'être en hauteur.

Il y a aussi des voitures plus "traditionnelles", mercedes, bmw, chrysler, chevrolet, qui transportent les riches, mais on s'en fiche d'eux non ? et puis la plupart ont quand même des 4x4. Oui il y a aussi des camions, des estafettes, mais c'est MON billet et c'est MON blog alors hein ...


SI même INTERPOL s'y met

Donc les 4x4 occupent une bonne partie de l'espace urbain.
Face à eux, il y a ... comment dire, ruines serait trop présomptueux,

Ce sont ces vieux modèles qu'on voyait à cuba ou ailleurs y a trente quarante cinquante ans, qui roulent encore, enfin on dirait. Certains c'est vraiment une tôle froissée sur des roues, rien de plus. D'autres c'est vraiment la pure classe à l'ancienne. Mais quoi qu'il en soit ça roule et ça se comporte comme un 4x4, soit pas très respectueusement.

Il y a aussi les minibus, les carritos quand ils sont grands, micros pour les petits, les transports en commun. La destination est affichée en temps réel par des petits panneaux de couleur que le chauffeur ou son copilote change suivant le trajet. Il y a évidemment des stations d'arrêt mais en gros si tu veux monter tu fais signe et tu monte... ou pas, bref c'est un peu à la roulette vénézuelienne.

Ça parait également minuscule mais comme dans le métro on y rentre beaucoup de monde aux heures de pointe, sauf que là, la porte reste ouverte, "gain de temps", apparemment. Certains ont l'air d'être des machines à vapeur tellement la fumée est noire et épaisse quand ils passent en trombe. A te faire regretter ta vieille mobylette.




Tout ce petit monde se retrouve donc dans les rues. Et là drame : les rues sont pleines et bouchées du matin au soir. Caracas n'est ville où l'on circule facilement avec des roues. Sauf s'il on est moto, là c'est différent, on a la possibilité de se comporter comme sur une autoroute ... en ville.

Il y a bien sûr un code de la route.

AHAHAHAH

Non, j'admets le feu rouge est a peu près respecté (par 80% des conducteurs dans les grandes avenues. Il reste donc 20% de chance que quelqu'un passe au rouge).
Sans oublier les motos qui s'arrêtent ... aléatoirement.
Ensuite beaucoup de rues sont à sens uniques, même les grandes avenues.
Pour nous piétons, ça pourrait sembler plus simple. Mais non, parce que il faut quand même regarder des deux côtés (motos à contre sens) et beaucoup plus fixer son regard sur ce qui s'amène quand on s'engage. Sans oublier d'éviter les autres piétons qui ne s'écartent pas quand ils vous croisent.

Le passage piéton, est une invention formidable mais hormis mettre de la couleur par terre il ne sert pas à grand chose. c'est un peu comme le Pôle Emploi chez nous quoi...
Bref la question que vous vous posez tous depuis le début c'est COMMENT TRAVERSER LA RUE

En fait, c'est simple, tout se joue à la bonne appréciation des distances et de la vitesse des véhicules. Le meilleur moyen de traverser c'est de suivre un vénézuelien qui sait quand il faut y aller (à quelques exceptions près). Vous vous doutez que j'ai déjà suivi une exception et ai pu sentir la brise fraiche de vent provoqué par le frôlement du pare-choc d'un hummer généreux avant de le voire filer loin loin ... ah ben je le vois plus.

Dans les embouteillages, aucun problèmes. Il suffit de se faufiler entre les bestiaux rutilants. Quand la situation se décante, le Vénézuelien est généralement légèrement stressé ce qui donc l'oblige à redoubler de rapidité pour atteindre le prochain bouchon.
Dans ce cas il faut attendre ou s'engager, tout est question de feeling.

Mais heureusement il y a les AGENTS DE CIRCULATION

RE -HAHAHAH

En fait, au milieu du bordel général, puisque tout le monde klaxonne dès qu'il y a une demi seconde de trop au démarrage, des fois on trouve des agents de circulation. Bon en fait, ils ne servent à rien, mais faut pas le dire, ça fait du travail.
Et les rares fois où ils exécutent leur boulot c'est pour te siffler toi pauvre piéton parce que tu traverse au feu piéton vert. Logique.

Autre évènement extraordinaire, il est possible de traverser un périphérique ou des autoroutes, il n'y a pas toujours l'installation nécessaire pour passer de l'autre côté à portée de pied donc certains le tentent et c'est assez impressionnant à voir.

Sachez néanmoins qu'en allant vite, en suivant le rythme sans hésiter à traverser une 4 voies en 3 fois, en osant arrêter un monstre des rue en levant la main sur le coté et regardant droit devant soi et en priant Bolivar Jésus et Marx pour que ça passe, ben ça passe, on s'en sort, et même on circule et on reste en vie.

Tiens pour finir, un panneau sur l'autoroute qui mène de l'aéroport à Caracas : pour les gens ne parlant pas espagnol : évitez les accidents, ne vous précipitez pas, conservez votre file"
Et c'est pas de trop de le rappeler.


Mais qu'est-ce qu'on faisait sur l'autoroute arrêté ? un 4x4 en surchauffe, 4x4 de ... VIVE TV Argh !

c'était la page guide du routard routier de la route.

Le quotidien en images textuelles parlées à l'écrit

Ainsi donc je sors du métro.

j'aurais aimé vous montrer tout ce que je vois mais par faute d'échappement d'appareil photo, je ne puis,

donc dans le texte les images :

Sortant du métro, tout de suite première chose qu'on voit : les vendeurs à la sauvette.

nous sommes à la station Capitolio
devant nous, une superbe demeure, digne des plus grand, nous sommes face au
... Palais de l'Assemblée Nationale, exactement.


Je grimpes la rue en évitant les vendeurs à la sauvette et je traverse.
j'escalade je longe l'assemblée par la face nord et j'arrive à la place Bolivar, un des lieux les plus tranquilles du centre ville. Comment décrire, c'est une grande place, piétonne seulement, pavés tout autour et dallées au centre avec des arbres qui encadre, et des fleurs, de la verdure un peu partout, des bancs pour s'asseoir et en plein milieu, une statue, celle de ... Simon Bolivar, c'est bien vous suivez.
certains matins, si on s'arrête, on peut voir des écureuils dans les arbres.

Mais s'arrêter n'est pas de mise car dans la rue à Caracas, on ne s'arrête pas, on marche, et vite.

Je traverse la place par la diagonale (oui il faudra faire un plan). Le soir dans l'autre sens, il y a toujours un groupe de gens qui font des prises de parole publique. Un qui parle, souvent en faisant référence à Marx et à Jésus ... et les autres qui écoutent, interviennent contredisent, applaudissent.
Toujours étrange ce spectacle de débat public totalement improvisé mais toujours cohérent.

On croise aussi les balayeur de rue, nombreux dans ce quartier plutôt propre. En rouge évidemment.

Je continue mon chemin et je grimpe la rue.
Au dessus une banderole : "Vous-aussi participez à la kermesse socialiste de l'école"

Et on grimpe, à gauche et à droite des boutiques, de tout et de rien, des droguistes, des boulangeries, des restos, des bureaux de jeux, il y en a beaucoup, course de chevaux ou lotos, apparemment c'est très courant.
tiens justement sur un stand de jeux : "ici bientôt sera construite cantine populaire"
Remplacer les lotos par des cantines pour les pauvres, faut avouer y a de l'idée.
Je grimpe je grimpe et j'arrive à l'avenue Urdaneta.

Et on continue cette rue piétonne, Avenida Norte qu'elle s'appelle
enfin piétonne du moment qu'on évite les camions de livreurs et les motos, c'est piéton.
Et encore des vendeurs de rue, de tout et de rien.

On passe devant la Cour Suprême de Justice, gardé par quelques militaires
En face la panaderia, boulangerie, o je mange tous les midis.

Si on continue on arrive à la place du Panthéon, plus grande encore que la place Bolivar mais beaucoup moins fréquenté, pas de magasins autour, juste une place avec en surplomb le Panthéon et quelques personnes qui passent s'arrêtent et repartent.

Quand Chavez est arrivé au pouvoir, il a voulu mettre le héros national, Simon Bolivar, au Panthéon. Mais comme on ne trouvait pas les restes, il a fait transporter par une pelleteuse la terre dans laquelle il était censé reposer et l'a enterré au Panthéon, à côté des fins démocrates qui tiraient démocratiquement dans la foule lors des mouvements populaires (le Caracazo, en 1989, 2000 morts tout de même)

Puis, je tourne à droite, en prenant au passage un petit jus d'orange chez mon vendeur habituel (oranges pressées maisons) et puis j'arrive en bas de la bibliothèque nationale au parking souterrain, je prend l'ascenseur, très "aléatoire" qui a la fâcheuse tendance de s'arrêter à tous les étages même si personne n'a demandé à s'arrêter et qui a aussi la particularité de se refermer deux secondes après s'être ouvert ce qui donne un laps de temps assez court pour entrer atteindre le bouton pour tenir la porte ouverte et laisser entrer les autres passagers du convoi.

Enfin, arrivé au 4e étage, nous y sommes, petit couloir et nous y voila, une pile de journaux devant, un tourniquets avec vigile de chaque côté et en surplomb des télés allumés. Je donne mon identité sur le carnet de passage j'entre, bienvenue à VIVE TV.

vendredi 16 octobre 2009

L'aube se lève sur l'Amérique Latine

En ce moment précis se déroule à Cochabamba en Bolivie un évènement historique
dont Jean Pierre Pernaud, Bernard Henri Levy ou Martine Aubry n'en a rien à foutre, mais RIEN.
Et c'est normal

sauf que c'est quelque chose d'unique, d'exceptionnel, d'historique.
Après la Minga en Colombie, je vous invite à découvrir aujourd'hui le VIIe sommet de l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA)



L'ALBA ? vraiment ? kékécé ?


C'est une union économique de certains pays latino américains, voila pour l'info objective.

Mais c'est surtout le lieu de réalisation et d'union de tous les processus "révolutionnaires" en cours dans les pays latino-américain.
Par Exemple c'est à un sommet de l'ALBA que le projet de Banque du Sud fut lancé.
Et c'est encore à l'ALBA que se lance l'idée d'une monnaie unique entre tous les pays composants cette union : le sucre : voir ici pour plus ample information sur cette monnaie commune

L'ALBA c'est un peu une Union à l'Européenne avant d'être l'UE.

sauf qu'ici point de construction sur la haine d'autrui.

comme notre chère union Européenne s'est crée, puisqu'en marge de la réconciliation franco allemande, on aurait tort de l'oublier il y avait bien entendu la haine du communisme  ainsi que tout ce qui pouvait ressembler à un mouvement de "gauche" (au temps où la gôche était de gauche)

sauf qu'ici point de construction sur des intérêts marchands

comme notre chère UE s'est construit sur le traité de Rome, qui déjà prévoyait la libéralisation des services encore publics, et qui n'a cessé depuis de faire l'apologie de la concurrence, Maastricht, Amsterdam, Nice et maintenant Lisbonne, dans une parfaite démocratie des lobbies sauf quand les peuples votent pas comme y faut, là on revote comme en Irlande, ou en France.

ici, il n'y a pas de haine de l'Américain qui soit fondatrice du projet, 

par contre il y a une volonté commune de dépasser ce modèle que l'on nomme capitaliste.
Ici il n'y a pas d'intérêts multinationaux.
Juste une volonté de se sortir collectivement de la misère et d'avancer ensemble.

Et pour être tout à fait juste, c'est un peu là où émerge aujourd'hui dans le monde le projet le plus viable d'un modèle alternatif au modèle hégémonique.

 Je conçois que ce soit un tout petit peu beaucoup d'un coup pour Jean Pierre Pernaud, Martine Aubry et BHL 
et ils n'en parlerons donc pas.

VIVE TV si.

Si vous me lisez dans l'heure qui suit, vous avez la possibilité de regarder en direct cet évènement, pour peu que vous parliez espagnol. Et même si vous comprenez pas, à entendre les discours et voir les réactions de l'Assemblée, on se dit qu'il se passe quelque chose d'important.

Vous pouvez le regarder en direct avec le signal en ligne de VIVE: http://www.vive.gob.ve/senalVivo.php

Mais vu que vous êtes loin et que vous lirez surement ce message plus tard, un article vous résume clairement ce qui se passe à Cochabamba aujourd'hui, article axé sur le point de vue des indigènes :

16.10.09 Les peuples natifs revendiquent leur place dans le processus révolutionnaire latinoaméricain

mercredi 14 octobre 2009

Du syndrôme du Titanic à la Minga



Je n'aime pas Nicolas Hulot.

Tout comme d'ailleurs je ne supporte pas Yann Arthus Bertrand.
 

Ca n'a rien de physique, c'est juste que je ne comprends pas comment quelqu'un qui est impressionné par le Paris-Dakar, qui a fait des dizaines de voyage dans le monde entier pour nous faire découvrir les "beautés" de ce monde, à chaque fois en hélico, en avion.
je ne comprends pas comment quelqu'un qui dépense en un voyage plus qu'un ménage français moyen en un an puisse nous donner des conseils sur l'écologie.
Je comprends pas non plus que quelqu'un ami du nain musqué national, sponsorisé par total, ELF, TF1 et Areva puisse oser nous parler d'écologie.
Ou qu'il ose lancer une gamme de produit de beauté "Ushuaia" qui contient plus de substances dangereuses et cancérigènes que n'importe quel savon de Marseille.

je veux dire c'est comme demander à Serge Dassault comment améliorer le sort des travailleurs ou faire la paix dans la monde.

Il parait donc qu'en ce moment notre hélicologiste national sort un film.
Tout comme pour le spot de propagande Home, je n'irais pas le voir.

Et je vais même me permettre de critiquer sans l'avoir vu puisque ce film mène au catastrophisme sucidaire du ON VA TOUS MOURIR caractéristique du discours ... néolibéral sur l'écologie

et la conclusion c'est "donnons tous la main, Si on s'y met tous, on sauvera la planète."

Sauf que le "tous" en question c'est Tous en tant qu'individualités, chacun nos "petits gestes du quotidien".
Or personne ne pourrait me contredire si j'osais exprimer l'idée hautement subversive que Total a un rôle un minuscule poil plus important à jouer que le "travailleur français" moyen.

Bref, tout ça pour vous dire que à part le film de Hulot, il se passe quelque chose d'autrement plus emportant dans le domaine de la sauvegarde de l'espèce humaine (puisqu'il s'agit de nous sauver nous pas la planète, évidemment)

J'imagine que personne n'en parle par nos contrées occidentales, même ici, peu de monde connaissait ce mouvement.

Ca s'appelle la Minga pour la Terre Mère et c'est le plus grand rassemblement des populations indigènes en Colombie depuis longtemps.

Et ces braves peuples "primitifs" comme ne rechigneraient pas à le dire certains, ont tout à fait compris l'entourloupette et clament haut et fort :

“nous continuerons à travailler unis pour la construction d'une société de justice, dans laquelle prévaudront le respect des Droits Humains, de la culture et des identités des peuples, en opposition à la marchandisation de la vie et des politiques de globalisation économique”.

Ainsi donc la Minga de résistance, vers un congrès mondial des peuples. se tient en ce moment, du 12 au 16 octobre dans de nombreux pays latinoaméricains et plus particulièrement en Colombie.

Et je pense qu'ils ont un minuscule poil plus de chose à nous apprendre en terme d'écologie que n'importe quel écotartuffe européen. Pour plus de détail, je vous invite à lire l'article qui y est consacré que je viens de traduire en français sur le site la revolucion vive :

ou pour plus d'informations :

mardi 13 octobre 2009

Explication de texte - avec des morceaux de chavisme

Voici mon premier article en français et en espagnol écrit (de ma plume) de mon clavier pour Vive, disponible sur le site http://www.larevolucionvive.org.ve/

Je vous invite à la lire ICI :



Mais avant je souhaiterais expliquer deux trois petites choses qui pourraient vous choquer dans mon article. Je ferais pas ça à chaque fois mais là c'est nécessaire. certains me diront que si c'est clair je n'ai pas a me justifier, libre à vous d'en penser ce que vous voulez.

Je pense que pour beaucoup c'est juste un article classique, ce que c'est.
mais pour d'autres certaines choses paraitront un peu étranges.
Alors, sans complexe de supériorité aucun, je me vois dans l'obligation de diffuser la bonne parole et d'expliquer quelques petites choses, vous ne m'en tiendrez pas rigueur j'espère ?

D'abord vous le verrez très vite l'article n'est pas neutre.
Ce qu'il faut bien concevoir et nombre d'entre vous le savent déjà c'est que le journalisme ne se doit pas d'être neutre. restituer fidèlement les faits n'a rien à voir avec la neutralité, ou encore pire, l'objectivité. La plupart qui me lisent sont déjà au jus mais au cas où ...
la pseudo objectivité journalistique.

Non un journaliste n'est pas neutre ni objectif car il a une éducation, il appartient à un milieu, il a un point de vue propre, Bref, Bourdieu, conditionnement social, blablabla ...

Il est très facile de démonter ce mythe de l'objectivité, il suffit pour cela de lire Les Petits Soldats Du Journalisme de François Ruffin, qui explique comment au travers et du fond et de la forme on endoctrine les nouveaux venus dans le monde merveilleux du journalisme en France.

Comment au travers d'un titre "neutre" on fait passer une idée néolibérale. Exemple ? "Grogne dans l'Education Nationale" : neutre, sauf que grogne est un terme péjoratif appartenant au champ lexical de l'animalité.
Or si on dit "Mouvement de protestation des travailleurs de l'Educaton Nationale" tout de suite c'est toujours aussi neutre mais ça veut plus dire la même chose.

Si vous voulez voir comment quotidiennement comment on nous manipule ainsi, une association s'en occupe spécialement : ACRIMED
Et pour ceux qui préfèrent le papier, le PLAN B.

Donc je ne suis pas objectif et c'est tant mieux.

Ensuite, dans le texte cette fois, quelques mots vont vous dérouter et là c'est normal, donc :
Patrouilles socialistes : Les Garrrrrrdes RRRRouges aaaAAAAAHHHH Pol Pot, Mao !
Non, point du tout, c'est juste des groupes qui se sont formés au sein du PSUV (parti socialiste unifié vénézuelien, le parti au pouvoir) pour contrer les dérives conservatrices avec des notables locaux qui restent sur leur siège et qui utilisent le pouvoir "socialiste" à leur fin propre. Bref, des gens qui font attention à ce que la révolution reste révolutionnaire. Et sachez qu'à Vive TV quasiment tout le monde est membre d'une patrouille socialiste. Et ce ne sont certainement pas les derniers à critiquer largement les politiques nationales quand c'est nécessaire.

démocratie protagonique : un vénézuélisme. En fait si je dis démocratie participative on va penser à Miss fraternité du Poitou et c'est pas de ça qu'il s'agit. Les vénézueliens qui sont venus en France en 2007 ont d'ailleurs été dégoûtés par la proposition de Ségolène Royal qui consiste à un "Cause toujours, c'est moi qui décide au final".
Démocratie protagonique c'est à la fois l'idée d'inclure l'opinion des gens concernés sur un sujet mais également que le projet ne puisse se faire sans leur accord. Bref, c'est le Peuple qui décide même si il y a toujours des dirigeants.
En droit on dirait démocratie décisoire mais vu que je veux pas crâner ...

Ensuite il est fait mention à plusieurs reprises du Prrrr-roulement de tambour-rresidente Chávez !!!
Ah Chávez, j'en ai pas encore beaucoup parlé. Il faut juste comprendre que ce bonhomme a donné l'impulsion qui a lancé ce processus. l'énergie était là, l'envie était là, le pouvoir populaire était là mais il a fallu ce type de type pour lancer ce processus qu'on dit révolutionnaire. Alors bon, il faut rendre à Obelix ce qui est à Astérix, oui c'est Chávez qui a crée les Conseils Communaux, qui a proposé la nouvelle constitution, qui a lancé les missions, etc ... et il n'y a rien à commenter de plus, punto.

Enfin dernière chose, sur le sujet, cet article n'est pas de la propagande, il faut vraiment être clair sur ça.
Parce que à la différence d'une propagande, les choses qui sont décrites existent, concrètement. et elles ne sont pas enjolivées. Et l'article n'a pas été "retouché" pat un secrétaire de rédaction, puisqu'ici ça n'existe pas un SR.

La situation de Yare je l'ai vue de mes yeux - enfin derrière des lunettes - c'est vraiment la misère profonde, pas d'eau, pas d'électricité, pas de travail, de la criminalité, il y a mieux comme paradis socialiste. Mais il y a cette énergie qui est là qui fait que n'importe quel problème rime avec solution possible.

Voila, et pour le reste, certain diront que "les diables dansants de Yare" ça ferait un bon titre chez J.P. Pernaud, sauf qu'en France, les médias et les puissants n'ont pas nié (sauf les minorités basques, bretonnes, corses, occitanes, auvergnates et autres) les cultures endogènes du pays pendant des décennies.

dimanche 11 octobre 2009

la dialectique du paisano

Ce soir j'aurais aimé vous parler de Yaré, un peu plus en détail, du cours de "formation idéologique" que nous y avons reçu, de la manière dont les habitants ont pu entrevoir la dimension socialiste dans leur démarche, sans endoctrinement, et tout ça avec des mots simples, une méthode claire partant du concret, et avec des maths et des citations de Lénine.

Mais là ce qui me vient à l'esprit c'est la conversation dans la voiture au retour.

Une fois reparti de Yare avec les compagnons de Vive, la discussion entre eux s'engage, sur l'aspect religieux ou populaire des diables de Yaré. Et puis quelques minutes plus tard je ne sais comment la conversation à dérivé sur le terme dialectique.

Un débat s'est engagé sur le fait de savoir si la dialectique est une manière originale de penser ou une structure mentale présente dans chaque chose et chaque être et que la manière de voir en question est elle de la logique.

Vu mon niveau d'espagnol, j'ai pas pu tout suivre.
Par contre j'ai pu voir que les journalistes qui étaient autour de moi, en savaient des choses, bien plus que n'importe quel journaliste français moyen.

A un moment notre chauffer, Adam, interpelle son compagnon : "tout ce que tu dis sur la dialectique c'est très bien mais toi tu tiens ton savoir de l'université, qui malgré les efforts de la révolution reste une structure bourgeoise. moi je viens d'en bas, de la rue. La dialectique du monde je l'ai vécue."

Silence.

Le débat s'engage ensuite sur la question de l'idéalisme, auquel je participe, et où je me rend compte que ce mot n'a absolument pas le même sens ici qu'en Europe. Ici, idéaliste c'est à relier avec le positivisme, et être idéaliste c'est la manière la plus dictatoriale de penser le monde.

La encore, le débat me dépasse.

Et je pose donc une question à Adam, un poil gênante, mais "d'où te viens ce savoir toi qui viens de la rue"' ?

Et il me raconte un bout de sa vie :

Né dans un province du centre du pays, le Yaracuy. Dans une communautés indigènes.
Avant sa naissance ont commencé à arriver des étrangers qui ont acheté des terres, et puis en montant les personnes les unes contre les autres, contre un peu d'argent parfois, contre rien souvent, ils sont devenus propriétaires de tout.

Adam alors est arrivé en âge de travailler, sauf que du travail il n'y en avait plus, les terres étaient au latifundio, il n'avait plus rien à faire chez lui.
Alors il a été déplacé, pour ne pas dire déporté, exilé.
Il est allé à la capitale, Caracas, pour trouver du travail.
Et il a trimé, exploité par ses patrons, a vécu dans un barrio où c'était la débrouille et rien d'autre, il a vécu tout ça.

Puis un jour une opportunité s'est présenté à Venevision, chaine privée, il y est allé.
Il a appris le boulot mais aussi la propagande.
Il a rencontré sa femme, a eu des gosses, a vu le Caracazo, les 3000 morts en 1989 après a répression d'une émeute de la faim.
Et puis est arrivé la révolution qu'il a tout de suite soutenu.
Et le voila à Vive TV.

ce type c'est le même qui en allant à Yare me racontait déjà avec tous les détails la riche Histoire du Venezuela depuis le début du XXe siècle.

Ce type c'est un parmi des dizaines de Venezueliens, un paisano, un paysan, un du pays, de la campagne profonde.

et c'est lui qui était en train de disserter sur la dialectique hégélienne en revenant d'une communauté où se créer une assemblée constituante locale.

Les anars, c'est mieux quand c'est pas autonome

Cher petit anarchiste, anarcho-autonome, libertaire ou ultra gauchiste, ne sais-je.

Je sais que la vie en France n'est pas rose, et est de pire en pire en ce moment.

Cela ne m'a pas échappé c'est pourquoi je me suis barré un an en Amérique Latine pour voir du pays.

Il se trouve que je découvre aujourd'hui qu'un certain nombre d'entre toi a fait quelque pérégrination originale dans la belle ville de Poitiers (dont certains diront qu'on n'y arrêta les Arabes qu'à moitié mais c'est un autre débat)

J'apprends la nouvelle par le biais de l'Express ce qui j'en conçois n'est pas une source extrêmement fiable quand il s'agit de traitement objectif de l'information sociale.
Après un petit tour sur des sites un poil plus subjectif, j'en déduis ce qui se passe à chaque fois, qu'il ne s'est quasi rien passé, que les forces de l'Ordre ont encore une fois chargé ...
Et je sais bien que comme souvent, c'est du "bouclé-commissariat" le plus simple qu'il s'est agis.

Cher petit anarcho-autonome, je t'ai déjà rencontré, à Strasbourg, en d'autres circonstances où l'usage de la violence même physique pouvait se révéler d'une possible légitimité.

Mais bon, là j'avoue que casser des vitrine dans une manif contre le transfert de détenus, ça me semble un peu court.

Que tu sois responsable ou non, je t'invite à m'écouter sur ce qui suis :

Pas plus tard qu'hier j'ai rencontré des nanars, des vrais, qui n'ont besoin de se réclamer de théories inoffensives un peu fumeuses ne servant qu'à faire paratonnerre du sécuritaire national.

Qui ne se diront jamais anarchistes. à raison

Mais si tu suis l'histoire, se rapprochent un peu plus que toi de cette noble idée.

L'action se situe à San Francisco de Yaré, petite ville vénézuelienne célèbre pour ses fêtes religieuses catholiques, les diables dansants de Yaré, fête mêlant danses, célébration religieuse et artisanat local avec des masques typiques.

Nouveau modèle de cagoule
pour les contre-sommets






Ces bons croyants se trouvent aussi être une communauté particulièrement pauvre.
(50% de taux pauvreté, une des pires statistique nationale)

Communauté qui n'a pas d'eau potable à disposition.

qui n'a pas l'électricité

Sans oublier un potentat local qui détient 70% des terres dont il ne fait rien.

Soit une situation tu en conviendra un poil plus catastrophique que la France.
(qui, je m'empresse de le dire, n'est pas un paradis, .. évidemment)

dans ce trou perdu de misère, j'ai pas trouvé de cocktail molotov ni de Julien Coupat.

Juste des Conseils Communaux, des assemblées de citoyens.

Et quelques habitants bien décidés à en finir avec leurs problèmes.

Alors ils ont eu une idée, permise par la nouvelle constitution votée en 2000.
Une idée qui se résume à une idée simple : la démocratie : Pouvoir du peuple, pour le Peuple par le Peuple.

Et qui se traduit par quelque chose d'encore jusque là inédit au Venezuela, et hormis au Chiapas, surement au monde : Assemblée Constituante Municipale.

Il s'agit donc, pour faire face aux volontés de l'état régional de droite de parer toute avancée sociale dans cette communauté, de créer des règles locales édictées par les habitants, tous ensemble, démocratiquement et de joindre directement le pouvoir de cette communauté avec le pouvoir national, sans intermédiaire que ce soit la mairie ou l'Etat (au sens d'Etat régional)

Et ces citoyens là avait beaucoup plus d'espoir, d'idéal, que toi quand tu pars dans les manifs pour détruire le capitalisme et l'Etat bourgeois.

Parce qu'ici ils cherchent à construire le socialisme.

Alors cher petit anarcho-autonome, je veux bien que la situation de la France soit un peu désespérée sous ces airs de sarkozysme, mais oublies l"insurrection qui vient" et "Guy Debord " on n'en a pas besoin pour changer le monde, ... au contraire.

Et tiens, voila une analyse qui me plait bien : http://www.article11.info/spip/spip.php?article572#nb4