mercredi 25 novembre 2009

De l'air ! ... ou la genèse d'une question cruciale






Au cours de mon périple au Venezuela j'ai eu l'occasion de rencontrer l'ultra gauche locale, ceux qu'on appelle ici « les écologistes ». Farouches adeptes de l'indigénisme jusqu'à outrance, allant jusqu'à défendre l'un des leurs (eux qui sont des fils de classe moyenne caraquègne (de Caracas), même si celui-ci se révèle avec force de preuves être un brigand, attaquant propriétaires terriens comme ses compatriotes. Dans une région où se mêlent latifundios, indigènes, guérilleros et paramilitaires, soit un contexte plutôt complexe, les voilà partis sauver la veuve (noire) et l'orphelin (blanc) des griffes du méchant chavisme rouge qui ne fait rien que tout étatiser et d'assassiner les pauvres indigènes. Je caricature EVIDEMMENT.
Pour ceux qui cherchent vraiment les indiens et les écologistes, voici un article résumant la controverse en question : « Peaux blanches, masques Yukpas », avec la parole des indigènes eux-mêmes, les seuls que bizarrement nous n'entendons jamais quand ces « écologistes » parlent.

Vu que j'ai été personnellement visé par des insultes plutôt violente (agent de propagande étatique EST une insulte) et que ceux-ci continuent leurs opérations de désinformation permanente, voilà une manière de leur répondre, avec humour.

Cette nuit, il s'est passé un évènement exceptionnel qui m'a fait prendre conscience du retard qu'ont ces gens sur nous, européens. Non parce que d'accord un processus contradictoire, de nombreux paradoxes c'est encore acceptable, ... mais à un moment donné ça commence à bien faire ... et il faut bien ouvrir les yeux.

Nous étions apprêtés pour aller nous coucher quand soudain éclata le drame en ces terres arriérées : il faisait chaud.

Tout être humain normalement constitué et civilisé à dans ce cas 2 options élémentaires, un s'ajoute dans ce pays d'arrière-garde qu'est le Venezuela :
 OU accuser l'officialisme chavisto-soviétique de faire rien pour changer ta situation quotidienne de classe moyenne déjà précaire qui manque de tomber dans les tréfonds des classes populaires si elle ne peut plus rembourser son crédit revolving pour le 4e écran LCD indispensable pour le petit.
 OU enlever un vêtement et ouvrir la fenêtre
 OU allumer la climatisation.

Or les gens d'ici étant ce qu'ils sont, soit ayant une fâcheuse tendance à être des braves soldats du consumérisme capitalistique pas vraiment révolutionnaires, soit de consommer comme des barbares en mettant la clim' à fond.

Et c'est ce qu'ils fissent.

Sauf que, je ne sais si c'est parce qu'ici tout est possible, qu'il faisait alors largement plus chaud qu'en été en plein cagnard dans une voiture bloquée dans des bouchons sur une autoroute du Sud de la France. Toujours est-il que la température de l'air climatisé descend ici bien plus bas, soit atteint quasiment des conditions arctiques.

Convaincu depuis longtemps de ma supériorité sur ces êtres rustres qu'on appelle dans notre pieuse langue « latino-américains », j'entrepris de les évangéliser aux rudiments de la logique humaine.

« Ok il fait chaud, mais si on ouvre la fenêtre, il fera moins chaud puisque la nuit il fait quand même moins chaud dehors que dedans »

Sauf qu'ici ni Houston, ni la logique ne répondent plus. C'est comme s'ils ne comprenaient pas, les yeux grands ouverts et la bouche et cœur, on pourrait tout aussi bien leur dire que le marché rend heureux, ou que le capitalisme est un modèle irremplaçable, ils seraient capable de mettre en doute cette bonne parole, rendez-vous compte du degré d'inconscience.

Donc ils ont pas compris et ont laissé la clim', à fond.

A ce stade, des gens aussi primaires en seraient certainement venus aux mains à ma place, mais bien évidemment, puisque MOI, je suis civilisé, je n'en ai rien fait. Et je me suis donc soumis à l'insu de mon plein gré, en sachant bien que demain ce seront eux qui se soumettront à notre grand et beau système (anti)social occidental.

La nuit a suivi son cours et j'ai tout d'un coup eu une drôle de sensation.

J'avais FROID.

Je ose la question à mon congénère qui ne dormait que d'un oeil, prêt à bondir sur les quelques biens me permettant de survivre en ce milieu hostile : mon appareil photo et mon ordinateur portable.
Celui-ci me répondit sans aucune gêne : « t'as qu'à mettre un pull »

Et c'est là que j'ai réalisé que Nicolas Hulot, Yann Artus Bertrand ainsi qu'Anne Lauvergeon (PDG d'Areva) étaient des saints, des envoyés de Dieu Gaïa pour veiller sur ces terres, tels des descendants de peuplades mayas ou incas sur nos terres orientales (puisqu'ici l'Est c'est l'Europe). Eux savaient et je savaient avec eux depuis que je les avaient entendu.

C'était donc ça la cause de la dégénérescence de notre planète, c'était EUX, non content d'être communisto-bolchéviques, étaient également les fossoyeurs de notre belle terre. Alors qu'en Europe tous font des efforts pour couper TOUTES leurs lumières en même temps 5 minutes deux mois par an, ici rien n'est fait c'est la décadence la plus totale. Et cette décadence ne les empêche pas de râler le jour où leur État, leur saint, qui a exproprié les philanthropes multinationales, décide de couper hebdomadairement l'eau, et parfois l'électricité pour cause de « y en a pas assez pour tout le monde ».

Normalement là encore, il y aurait bien longtemps qu'on aurait augmenté les prix histoire de faire comprendre à ces pouilleux que si toi yen a pas couper l'eau avant de te brosser les dents, toi yen a aller te raser ta barbe avec de la terre ». Mais rien n'y fait.

J'ai finalement pu m'endormir,

Malgré la pneumonie qui m'assaillait, mais mon nez ne coulait déjà plus, la goutte étant déjà congelée, et seul les battements accélérés de mon thorax m'ont sauver des engelures cardiaques.
même si après avoir enfilé le 4e T-shirt et la 2e couverture, j'avais toujours froid.
Même si j'ai déclenché une crise d'asthme digne de Che Guevara, communiste asthmatique, pour cause de manque d'oxygène (puisque climatisation signifie refroidissement de l'air et NON renouvèlement.)

Réveillé sur le coup des 3h du matin par une sorte de machine industrielle extrêmement bruyante, enfin mon voisin qui ronflait, je n'en tint plus. Armé de mes pieds nus et de mes mains engourdies, j'entrouvre la porte fermée et suis enfin libéré. De l'air, pur, pollué et puant, enfin !!!
la seule chose que je pouvais alors espérer c'était une bonne pluie (acide) histoire de me réhydrater sans toucher à ces infects breuvages qu'ils appellent encore eau.

Rassasié et prêt à ne plus me laisser abattre par ces assauts indigènes ne visant qu'à déstabiliser mon extrême acuité spirituelle, je retournes me coucher.

Au matin, drôle d'impression, comme si un igloo m'était passé sur la tête et un dromadaire assis sur mes pieds.
Je me lève et première constatation, j'ai chaud, très chaud.
Alors, bénissant Adam Smith et Schumpeter, qui fissent que les progrès scientifiques atteignent ce lieu en perdition, j'allume la clim'.

après tout, c'est pas ça qui va tuer les ours polaires, ça se saurait sinon.

D'ailleurs Nicolas Hulot n'a rien dit à ce sujet, alors ça doit pas être important ... hein ?

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