samedi 13 février 2010

Nasca, suivant ma ligne de conduite

Nasca. Petite ville. J'ai pas d'adresse alors je décide de faire confiance à une petite mamie, Maria, me proposant un hôtel pas cher et des excursions « touristiques ». Arrivé hôtel mirador, je retrouve enfin des sensations proches de la coordinadora Simon Bolivar, un lit, une table, salle de bain pour l'étage. Point final.
Je suis bien, enfin décontracté.
Les fenêtres sont juste des barreaux, on entend les voisins, les voitures qui klaxonnent.
Je dors comme un loir.

Au matin, je retrouve Maria à l'hotel qui me présente sa fille, charmante jeune femme de 16 ans, (qui en fait 22) elle aussi guide, et qui se chargera de m'emmener aux Lignes de Nasca.
C'est un des petits extras que je me suis accordé. Si tant est que je ne puisse être "immergé au coeur de la population" et que je sois obligé d'être assimilé touriste avec tout e que cela implique, autant en profiter pour voir des choses bien.
On arrive au petit aérodrome sur les coup de 8h et demi. Ciel très nuageux (pluvieux 2h plus tard), très blanc, (lui aussi décidément). Et c'est parti, un peu cher (50 euros) mais c'est du patrimoine mondial de l'humanité of the Unided States de l'ONU ! Ça rigole pas coco.

Ça dure 35 minutes. Ça chamboule un peu l'estomac. Mais y a pas a dire, c'est plutôt vachement extraordinaire. Des lignes tracées dans sol il y a .. longtemps, par on ne sait qui, mesurant plusieurs centaines de mètres, et représentant des formes semblables à des animaux.
La légende occidentale voudrait que ce soient des traces laissées par les extra terrestres. Les populations locales pencheraient plus pour un calendrier astral tracé par l'ancienne civilisation nazca. Oui, il n'y a pas que les incas, mayas et aztèques. Ici vivaient les Nazcas, civilisation hautement avancée sur la question de la maîtrise de l'eau, dans cette région désertique en mettant en place un système d'aqueduc vraiment sophistiqué. Aujourd'hui, c'est définitivement une civilisation éteinte.


Au retour, j'interroge la « gamine » qui me guide avec une question toute bête : est-ce qu'elle a déjà vu les lignes ?
Et la réponse c'est non. La raison : trop cher.
Idem pour le Machu Pichu, idem pour les sites précolombiens.
Et sa mère non plus. Elle fait ce boulot de plus de 30 ans. Jamais elle n'a vu ce qu'elle fait visiter à ces touristes.

Voilà peut être ce qui m'énerve tant chez les touristes. Parce que leur plaisir de voyager, de découverte, d'évasion, c'est le travail des populations locales qui doivent vendre leur patrimoine au plus offrant pour survivre. Traduction : les travailleurs (du tourisme) utilisent un moyen de production des richesses sans être propriétaire de ce moyen de production, et sans bénéficier des richesses, sinon recevant une compensation salariale. En somme : on parle juste d'exploitation.
Étonnant comment une théorie carlesque écrite il y plus d'un siècle a toute sa valeur aujourd'hui encore.

Mais j'exagère bien sûr.

Le touriste n'est pas responsable de la misère du pays. Et puis il donne tant d'argent, quelle générosité !
Et puis ils en profitent ici, ils font monter les prix suivant la blancheur de la peau !
Ce sont EUX qui sont les COUPABLES de leur propre misère !

Au Venezuela, en tant que touriste, t'es pas bien accueilli. Insécurité, pas de structure appropriées.
Hormis les « lieux touristiques » (îles de Los Roques, Marguarita, Salto Angel ...) , le pays n'est pas accueillant.
Et c'est tant mieux.

Au Pérou se sont abattues des pluies torrentielles sur la région de Cuzco.
Le Machu Pichu est fermé pour deux mois.15 000 emplois sont directement menacés et avec eux indirectement une grosse partie de l'économie régionale.
C'est ce que me disait le taxiste à Lima : « ici comme dans toute l'Amérique Latine, on a des matières premières, mais on ne manufacture rien, ce sont les entreprises étrangères qui le font, et qui nous revende notre propre produit bien plus cher. Il nous faut construire une véritable économie productive ». Faut croire qu'avoir une économie d'extraction et dépendante du tourisme ne soit pas la panacée. Mais puisque ça crée du travail  ...

« Je ne suis pas coupable d'être occidental » me disait quelqu'un avant de partir.
Je suis en revanche responsable de la reproduction par mes actes des modes de domination de l'Occident.

Je sais, je radote, mais j'ai jamais dit que ce passage ne serait pas politique ...

2 commentaires:

QUELQU'UN....!!!!! a dit…

je cite : " je suis en revanche responsable de la reproduction par mes actes des modes de domination de l'Occident (avec un "O" majuscule)" ......
c'est bo comme du JJ GOLDMAN ....!!!!????? ...

Quelqu'une a dit…

A Quelqu'un : je n'ai jamais entendu JJ Goldman dire ou chanter cela, et c'est bien dommage car cela nous changerait de "enveuuuule-moaaaa, envauuule-moaaaa...!!!!". Son frère oui, il aurait pu le dire, si la police n'était intervenue á temps.

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