mardi 15 décembre 2009

Antichavisme : ballade dans les quartiers Est

Au delà du discours parfois troublant (c'est le moins que l'on puisse dire) juste quelques mots sur ces quartiers de l'est. Je ne les connais pas, où très peu. La première fois que je suis allé dans un barrio, c'était pour célébrer la naissance d'un programme de construction autogérée. Donc mes a priori (ils sont pauvres, ils sont malheureux, comment les aider ?) sont vite tombés. En revanche, n'ayant pas pu m'intégrer aussi facilement au cadre de vie des classes moyennes, je n'ai que l'apparence. la voici.

Je me suis donc baladé hier rapidement dans les quartiers de l'est. J'ai commencé par le plus fameux, le rendez-vous branché de tous les jeunes de la vie caraquègne (de Caracas) : Sabana Grande.

De part et d'autre de la rue de grands immeubles, en bon état, les rues assez propres, des gens habillés de manière bien plus fashion ou à la mode.
Sur les côté les boutiques, d'habits, d'électronique, de tout ce que l'on veut, 2 fois plus cher qu'un km plus loin évidemment. même les gobelets en plastique sont plus solides, différents de ceux qu'on trouve ailleurs dans la ville.
Le prix aussi. Le jus de fruit de base dans la boutique de base coute 10 BsF (bolivars fuertes), dans le centre c'est 5. Les repas, le menu ejecutivo (une soupe, un plat chaud, une boisson, le déjeuner du venezuelien moyen) c'est 50 BsF, contre 20 à 30 ailleurs.
Et tout est comme ça, comme une société parallèle, avec ses propres règles, ses propres prix, ses propres habitants. On peut vivre ici sans jamais voir une seule fois un barrio. c'est ici qu'atterrissent et restent les "journalistes" des agences de presse européennes.

Rien que la station de métro est différente, plus luxueuse. Les sortis de la station sont des noms de centre commerciaux, pas des rues. En sortant, on croise des affiches de la police du municipe (équivalent d'une maire d'arrondissement, Caracas est comme Paris avec un maire central et des mairies d'arrondissement) qui appellent les gens à dénoncer les crimes et actes de délinquance.
Les rues sont pleines de passants, mais plutôt désertes au niveau des restants, des gens qui sont là toute la journée.
A droite un Mac Donald, à gauche un burger king, plus loin un autre Mac do.
Une boutique pour avoir des vols pas cher pour la Colombie et l'Europe. ici on a les moyen et le temps pour voyager.
Les boutiques ne lésinent sur rien pour attirer le client, "el palacio del blummer" dispose d'une sono extérieure très puissante avec un type au micro qui fait des commentaires sur les allées et venues des personnes dans le magasin. c'est une boutique de lingerie.
Il y a des pubs partout, parfois immenses, plus large que la route du bruit, la musique surtout du reggeaton, pas de salsa par ici. ca consomme ça achète, les bolivars pleuvent. les gens passent repassent vivent à cent à l'heure. Je change de quartier décidé à retrouver le calme.


Passage sous un pont d'autoroute et j'entre dans le municipe Baruta, le quartier Las Mercedes. Là c'est un standing différent d'entrée de jeu. Plus propre, ce n'est plus "bien habillé" mais chic. On croise des voitures de luxe.
Je me ballade et première impression : c'est mort. Pas un chat, les rues désertes. Quelques balayeurs, quelques vigiles, mais rien. Deux trois poivrots, chavistes, les seuls avec qui j'aurais l'opportunité de discuter dans la rue.
Des vendeurs de bijoux, de jaccuzi, d'art japonais. Galeries d'art contemporain.
Les gens d'ici s'étonnent que les "pauvres" ne viennent pas se "cultiver".
J'entre dans le premier restaurant venu : pas de menu ejecutivo, seulement à la carte, le premier prix est à 70 bolivars. Il y en a quelques uns moins cher heureusement. Pas de bario adentro, pas de mercal ici. Supermarché privé, cliniques privées, vie privée.
On croise la rue Madrid, la California, l'avenue Mexico,on est comme dans un rêve, pas de ranchos, pas de bidonvilles à l'horizon. Rien pureté, et en plus avec les cocotiers. Caracas est très agréable finalement.
Je passe devant un grand bâtiment, imposant avec des écritures plutôt inhabituelle. Un énorme portail et un mur de 2,5 m de haut m'empêche de voir de l'autre côté, mais derrière émerge un bâtiment imposant avec de nombreux étages : l'ambassade de Chine.
On continue, on croise une petite affiche d'un candidat d'opposition.
Pas de graffitis, pas de vendeurs ambulants.


En repartant, je remarque un bâtiment à l'entrée du municipe que je n'avais pas vu jusqu'alors : Centro Venezolano Americano. Un air de Miami. Ici on n'est plus chez les anti chavistes, c'est l'opposition.
Les gens me dévisage étrangement. Je me ballade avec un T-shirt de solidarité avec le Honduras récolé lors d'une des manifs de ces dernières semaines, j'ai alors presque envie de l'enlever tellement il fait contraste dans le paysage. Finalement je m'en vais, retrouver un peu le 23 de Enero, un quartier populaire, populeux, dangereux, où certains me saluent désormais dans la rue.

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